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VOLUME 58 / NUMÉRO 4 (Dec 2024) VARIA

O SOREL

Au milieu des années 80, le professeur Jacques Talmant plaçait la ventilation au centre de son enseignement. Les évidences autour de l’impérieuse nécessité d’une ventilation nasale au repos étaient basées sur le bon sens (le nez sert à ventiler), les fonctions nasales (les cornets réchauffent et hydratent l’air inspiré) et à distance, les répercussions sur la santé en général et la croissance faciale. Le développement de la sphère buccale est complexe, dépendant de nombreux facteurs : le phénotype est le fruit de l’expression du patrimoine génétique dans un environnement donné. Les fonctions oro-faciales font partie de cet environnement ; elles modèlent ce développement où fonction et dysfonction, en particulier de la ventilation, sont des éléments primordiaux.
Le premier des sept articles de ce numéro varia, écrit par Philippe Amat et Carole Charavet, apporte une évidence médicale sur la nécessité de la ventilation nasale : le monoxyde d’azote. La rééducation myofonctionnelle oro-faciale de la  ventilation buccale est aussi, de façon très clinique, abordée avec une proposition de gouttière myofonctionnelle oro-faciale (GMO®).
Le deuxième article, de Philippe Amat et d’Alain Bery, s’appuie sur les données de la littérature qui montrent l’intérêt des gouttières préfabriquées. Cette approche de la rééducation est plus efficace pour les patients et ne pas l’utiliser pourrait être assimilé à une perte de chance.
Le troisième article de Yves Launay et Pierre Huette attire notre attention sur l’observation des lésions d’usure dentaires, véritable sémiologie de certains désordres oro-myo-faciaux. Les auteurs nous proposent, en intégrant cette sémiologie à l’examen clinique de façon détaillée, de dépister ces désordres.
Si les trois premiers articles interrogent la relation forme-fonction et son implication dans la thérapeutique, les suivants sont plus directement consacrés à des propositions de schémas thérapeutiques où le volet fonctionnel est néanmoins toujours présent.

Le quatrième article, de Romain de Papé, propose un protocole thérapeutique original de distalisation molaire dans la gestion de la classe II, combiné à des cales rétro-canines afin de contrôler le sens vertical.
Le cinquième article de Noémie Lipszyc actualise une thérapeutique amovible afin de corriger l’inversé d’occlusion antérieur et l’illustre par des cas traités. Il  convient d’être très vigilant sur le diagnostic de ces cas. La diminution de l’angle ANB après traitement s’explique par un repositionnement de la mandibule qui de fait était en propulsion avant traitement. Ceci n’entache en rien la qualité des résultats ni l’intérêt d’instaurer un guide antérieur avec une thérapeutique amovible.

Le sixième article, corédigé par Philippe Amat, Guy Bounoure et Yves Soyer, est consacré à la gouttière myofonctionnelle oro-faciale pour traiter une malocclusion de classe III fonctionnelle : le cadre thérapeutique est ainsi bien défini. Le moteur de la correction est la réorientation des pressions musculaires grâce à la GMO®, véritable déflecteur de la dysfonction vers un cercle vertueux de croissance.
Le dernier article, de Franck Pourrat et Olivier Sorel, est une note clinique sur le laser diode, dans une application novatrice : la dépose des attaches céramiques, indéformables et cassantes.
La rigidité de ces attaches interdit une rupture par pelage et leur fragilité nécessite, pour l’élimination des débris, l’utilisation de fraises diamantées iatrogènes pour l’émail. Le laser diode permet d’affaiblir le joint de colle et permet une dépose avec des contraintes plus faibles et un risque de lésion amélaire minimisé.
Merci à Françoise Kalifa et Hélène Desnoës pour la qualité de leur revue de presse dont l’éclectisme éclaire notre réflexion. Je rebondis sur le premier article consacré aux tétines qui, au-delà de son intérêt direct, nous apporte la preuve de l’influence négative des dispositifs amovibles sur le développement de la cavité buccale.
Chers amis, chers abonnés, je vous souhaite une très bonne et enrichissante lecture. Les articles de ce numéro Varia, dont j’ai eu la chance d’avoir la primeur, ont déjà influencé ma pratique quotidienne.